Ancien lauréat
Médaille d'or Gerhard-Herzberg en sciences et en génie du Canada du CRSNG de 2022

Ayant compris que les petites solutions créatives contribuent souvent efficacement à la réponse aux grands problèmes environnementaux, la professeure Lenore Fahrig cherche de nouvelles façons d’améliorer les conditions de vie des animaux sauvages tout en tenant compte des besoins humains et des infrastructures.

Le travail et la recherche de Mme Fahrig ont eu une incidence indéniable sur la préservation de la faune dans le monde entier, en entrainant un profond changement de perspective non seulement sur la façon de cibler les efforts, mais aussi sur l’effet durable de gestes relativement modestes. En montrant tout l’avantage de gérer en petites parcelles la protection des espèces, Lenore Fahrig encourage les collectivités et les particuliers à mener, à petite échelle, des efforts de préservation, que ce soit dans les parcs locaux, sur les terres agricoles ou même dans les cours arrière.

Tout au long de sa carrière exceptionnelle en recherche, elle a fait valoir qu’une approche privilégiant de multiples petits gestes était souvent plus efficace que les projets de conservation à grand déploiement. Ses recherches révolutionnaires montrent que, pour une même superficie totale, la préservation de nombreux petits habitats est souvent tout aussi précieuse, voire plus efficace dans certains cas, que la protection d’un petit nombre de grands habitats. Cette découverte a marqué un profond changement de paradigme dans le domaine de la biologie de la conservation, remettant en question nombre de théories qui orientent depuis longtemps les politiques, et a amené un grand nombre de personnes à revoir la façon de concevoir les grandes infrastructures, comme le régime de production agricole ou le réseau routier.

En agriculture, par exemple, les recherches de Mme Fahrig montrent que la tendance mondiale actuelle qui favorise l’extension des superficies existantes de grandes cultures est une menace pour la biodiversité. Elle soutient qu’il faudrait plutôt adopter des politiques favorisant l’aménagement d’un plus grand nombre de petits champs, ce qui permettrait de préserver les populations des espèces locales sans sacrifier la production globale.

Une autre conclusion importante des travaux de la professeure : les amphibiens et les reptiles sont les plus durement touchés par l’aménagement des routes et la circulation; il faudrait donc faire davantage d’efforts pour atténuer les effets négatifs des infrastructures routières sur ces espèces. Elle pose ce constat après avoir découvert que l’effet des aménagements routiers est tout aussi dévastateur, pour les populations d’amphibiens et de reptiles, que la perte de leur habitat. Ses recherches ont une fois de plus remis en question la croyance actuelle qui veut que les structures de conservation les plus efficaces soient celles qui sont destinées aux grands animaux, par exemple les écoducs pour orignaux, cerfs et loups. Son constat est particulièrement important, car les amphibiens et les reptiles sont souvent négligés dans la planification de l’aménagement des routes.

Mme Fahrig trouve toujours le temps de transmettre son savoir. Des organismes publics, des organisations non gouvernementales et des groupes de protection de l’environnement de partout dans le monde ont pris en compte ses constatations et ont adopté ses recommandations en matière de politiques. La communication scientifique lui est aussi très chère. Elle donne régulièrement des entrevues aux médias sur des questions concernant les changements climatiques et la biodiversité et fait souvent des présentations à divers publics, allant de petits groupes communautaires aux comités parlementaires, pour faire connaitre ses solutions innovantes pouvant améliorer les initiatives de conservation et préserver la biodiversité de la planète.

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